mardi 31 janvier 2012

Cave canem

Cave canem est une expression latine à l'impératif signifiant littéralement « Prends garde au chien ». Cet avertissement a été retrouvé lors de fouilles archéologiques effectuées dans la cité ensevelie de Pompéi, dans la maison dite du Poète tragique.
Il était inscrit en lettres capitales aux côtés d'une représentation de chien méchant tenu en laisse, sur une mosaïque recouvrant le sol du vestibule. Le but était non seulement d'avertir les visiteurs, mais surtout de décourager les intrus d'y pénétrer. Voici la mosaïque, actuellement toujours visible des touristes.


Il semble en fait que ce type de mise en garde était fréquent sur le seuil des demeures romaines. Plusieurs autres mosaïques figurant un chien de garde ont d'ailleurs été mises au jour à Pompéi, mais pas nécessairement avec l'inscription.Voici un autre Cave Canem qui, bien que l'inscription n'y figure pas, est facilement identifiable. Il est conservé au musée archéologique de Naples.





Pétrone, écrivain latin du Ier siècle, fait également référence à cette pratique au chapitre XXIX de son roman le Satyricon :

« Ceterum ego dum omnia stupeo, paene resupinatus crura mea fregi. Ad sinistram enim intrantibus non longe ab ostiarii cella canis ingens, catena vinctus, in pariete erat pictus superque quadrata littera scriptum

CAVE CANEM.

Et collegae quidem mei riserunt.
 »

Traduction :

« LE PORTIQUE DE TRIMALCION : PEINTURES A LA GLOIRE DE TRIMALCION

Quant à moi, j'admirais bouche bée, quand, sursautant de peur, je faillis me rompre les jambes. À gauche de l'entrée, non loin de la loge du portier, un énorme chien tirait sur sa chaîne. Au-dessus de lui était écrit en lettres capitales : Gare, gare au chien. Vérification faite, ce n'était qu'une peinture sur la muraille.

Mes compagnons se moquaient de ma frayeur. »
— Traduction de Louis de Langle, 1923.

Déjà à Rome, la circulation n'était pas chose aisée...

Eh oui, manifestement, les insultes allaient bon train, dans les embouteillages romains... Du moins si l'on en croit ce sketch du comique Jean Yanne, accompagné de Paul Mercey et de Lawrence Riesnier : tous trois "latinisent" la discussion que peuvent engendrer les problèmes de circulation. Regardez plutôt !

http://www.ina.fr/divertissement/chansons/video/I07097468/sketch-circulation-a-rome.fr.html

Malheureusement je ne peux pas vous mettre la vidéo directement ici, mais voilà toutefois le lien où vous pouvez la trouver !

jeudi 1 décembre 2011

Remuez-vous les méninges...

On peut les avoir mais sa crise n'existerait pas... Tout le monde s'accorde pourtant à l'aimer gras.
Que voulait détruire celui qui prit son étymologie comme argument ?



La réponse est bien entendu Carthage. La question est maintenant : pourquoi ?
On peut avoir les foies. Cette expression signifie, dans un langage relativement familier, que l'on a peur. Je ne pense pas qu'il soit nécessaire de vous expliquer en quoi consiste la crise de foie, ou ce qu'est le foie gras.


Maintenant quel est le rapport avec Carthage ? En latin, le jecur ficatum est du foie au figues. Mais peu à peu, le mot jecur a disparu pour laisser le seul ficatum. Ce mot qui désignait donc les figues s'est mis avec le temps à désigner finalement le foie. Les mots "foie" et "figue" ont donc la même étymologie.


Il est temps ici de vous expliquer l'histoire qui unit Carthage, que Caton l'ancien, le sénateur, voulait détruire, et la figue. Pour cela, j'ai envie de citer un extrait de la vie de Caton, d'après l'abbé Lhomond (auteur du De viris illustribus, La Vie des hommes illustres) :


"Enfin il (Caton) apporta à la curie une figue précoce, et secouant sa toge, il la fit voir à tous ; comme les sénateurs en admiraient la beauté, Caton leur demanda quand ils pensaient qu’elle avait été cueillie sur l'arbre. Ils affirmaient qu’elle leur paraissait toute fraîche. “Pourtant, sachez qu’elle a été cueillie il y a trois jours à Carthage; voilà à quelle proximité nous sommes de l’ennemi.” Cela ébranla l’esprit des sénateurs, et la guerre fut déclarée aux Carthaginois."

jeudi 24 novembre 2011

Leçon de latin...

Pour tous les récalcitrants, voici qui devrait vous aider à retenir la première déclinaison !

lundi 21 novembre 2011

Virelangue

Un virelangue (ou casse-langue ou fourchelangue) est une locution (ou une phrase ou un petit groupe de phrases) à caractère ludique, caractérisée par sa difficulté de prononciation ou de compréhension orale, voire des deux à la fois. On parle aussi de trompe-oreilles lorsqu’une phrase est difficile à comprendre et donne l’impression d’être en langue étrangère.
Le mot virelangue est un néologisme et un calque du mot anglais tongue-twister (« qui fait tordre la langue »). Mais il désigne un type de jeu de mots lui-même très ancien.

Comme nous avons pu remarquer que Paul a une fâcheuse tendance à confondre la reine de Carthage avec le volatile qui glougloute, et puisqu'on me le réclame, voici donc un petit virelangue pour vous entraîner :

Didon dîna dit-on du dos d’un dodu dindon, mais si Didon dîna du dos de ce dodu dindon, c’est que le dos dudit dindon céda aux doux et doctes coups de ladite Didon.
Didon dîna, dit-on, du dos dodu d’un dodu dindon. Du dos dodu du dodu dindon dont Didon dîna, dit-on, il ne reste rien.

Ils sont fous ces Romains !

J'ai pu remarquer que la formule bien connue, souvent employée par Obélix, "Ils sont fous ces Romains !", jouissait d'une certaine popularité auprès de vous. Mais connaissez-vous son origine ?

Il s'agit en fait de la traduction mot-à-mot d'une locution italienne qui a pour but de se moquer des Romains (les habitants actuels de Rome !) : "Sono Pazzi Questi Romani !" (parfois même, mais c'est plus agressif, "Sono porchi questi romani !", je vous laisse le soin de traduire...), qui elle-même est une expression détournée du fameux S.P.Q.R. (Senatus Populus Que Romanus) romain, emblème de la République romaine.

La devise Senatus Populusque Romanus, qui signifie "Le Sénat et le peuple romain",, souvent abrégée sous la forme du sigle S.P.Q.R., était l'emblème de la République romaine, puis par tradition de l'Empire romain. Plus encore que tout autre symbole, ces quatre lettres représentaient le pouvoir politique romain.

Il symbolisait l'union du Sénat romain, les descendants des compagnons de Romulus, le fondateur de la Ville, et du peuple romain, la composante essentielle en quantité de la République, l'ensemble des citoyens romains.


On trouvait cette devise sous forme de sigle sur les monuments publics, comme les frontons des temples ou des arcs de triomphe. Elle était probablement également employée sur les bannières militaires. D'une manière générale, toute réalisation impériale était susceptible d'être revêtue de cette devise.


Les lettres S.P.Q.R. font toujours partie du blason de la ville de Rome et sont encore inscrites sur les bâtiments, bouches d'égouts et œuvres publiques de la ville.





Les gladiateurs aujourd'hui...

Merci pour vos commentaires ! Je mets ici deux vidéos dont vous m'avez donné les liens : en effet, l'Antiquité, et Rome en particulier, reviennent à la mode. À Nîmes, par exemple, on peut encore aujourd'hui visiter un amphithéâtre datant de l'époque romaine. Voici le panorama de son parvis :


Ici comme ailleurs, on peut aussi, à l'occasion, assister à des reconstitutions de combats de gladiateurs. En voici un exemple dans ces fameuses arènes de Nîmes, justement :


Il existe également des représentation de combats de ce types dans le théâtre romain de la ville d'Orange, par exemple, ou encore dans un lieu bien particulier, le parc d'attractions le Puy du Fou, qui a pour but de retracer, à travers des spectacles et des animations, l'histoire de la grande Vendée historique. Si la plupart des spectacles représentent des périodes postérieures au Moyen-Âge, on peut pourtant y assister à des combats de gladiateurs :